mercredi 13 décembre 2023

LES ZOMBIES NE SONT PAS SERIEUX

Si vous avez aimé les films Shaun Of the Dead de ce génie d'Edgar Wright, Planet Terror de Robert Rodriguez, The Dead don't Die de cet extraordinaire Jim Jarmush, Little Monsters de Abe Forsythe, Bienvenue à Zombieland de Ruben Fleischer ou même tiens le film Cooties de Milott/Murnion, alors vous ne pourrez plus dire : "moi je n'aime pas lire", car j'ai la liste qu'il faut pour vous faire changer d'avis. Et pour ceux qui aiment lire, mais qui n'aiment pas les zombies, voici votre dose d'humour noir. Ici les zombies sont drôles et vous pourrez, à défaut de ne pas avoir envie d'une bonne tranche de viande (oui cela reste des romans dégueulasses), au moins une bonne tranche de rigolades.

J'ai déjà abordé des zombies rigolos pour Noël entre un Andy zombie existentialise dans les romans de S.G Browne (Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'Amour, et Le Jour où les Zombies ont dévoré le Père-Noël) et un Ange pas très malin qui ressuscite un faux Père-Noël en Zombie (Le Sot de l'Ange de Christopher Moore). Donc, je ne les mettrais pas dans cette liste, sauf si je faisais un top 10. Mais je vais faire le top 5 des romans de zombies hilarants.

Voici mon top 5 :


5. LE CLUB DES PUNKS CONTRE L'APOCALYPSE ZOMBIE de Berrouka

Des Punks parisiens squatteurs qui tentent de survivre.... Des zombies... 
Des Punks parisiens qui veulent absolument mettre un drapeau au dessus de la Tour Eiffel : les anarchistes ont gagné, le monde consumériste arrogant a perdu.






4. BRAINLESS de Jérôme Noirez

Le début de Brainless ressemble beaucoup aux romans de S.G Browne (Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour - le jour où les zombies ont dévoré le Père-Noël) avec injection de formol et l'absorption de bulbe rachidien qui permet une illumination cérébrale immédiate. Jusque là rien de nouveau aux Pays des morts-vivants rigolos. Vous mélangez le tout avec un peu de la série Daria avec les stéréotypes tels que la bombe superficielle, la gothique, le quaterback pas très futé, l'obèse aux goûts vestimentaires peu flatteurs, les pom-pom girls populaires, vous rajoutez des symboles du cinéma avec un directeur qui doit être le fils caché du sergent-instructeur Hartman (Full Métal Jacket), le prof de sport qui rappelle énormément Terence Fletcher (Whiplash) et le prof de science qui fabrique de la drogue pour arrondir ses fins de mois (dans quel film? Ah non c'est un élève dans The Faculty) et cela donne une excellente comédie horrifique pour teenager. Et si je fais référence au cinéma c'est parce que ce roman s'inspire avec plaisir (et non dissimulé) à énormément de films d'exploitations tels que La nuit des morts-vivants dont le héro est un aficionado.

Mais voilà, Brainless c'est aussi et avant tout de la littérature. Et derrière ce fond d'hommage aux films d'horreur, vous y trouvez une réflexion que nous retrouvons dans quelques autres romans de zombies plus sérieux tel que Zombie Nostalgie de Oystein Stene ou L'Education de Stony Mayhall de Gregory, des romans de zombies avec une sensibilité accrue et une réflexion peu commune.
L'originalité va se dévoiler au fur et à mesure du roman, laissant place à l'horreur inacceptable : qui est réellement le monstre?


3. L'APOCALYPSE SELON SANDRA de Saint-Charle

Aucun doute, lors d'une apocalypse zombie, vaut mieux être un zombie qu'un être humain.

Alors oui, les morts-vivants ont la sale manie de bouffer les gens, c'est vrai. Néanmoins, c'est parce qu'ils n'ont plus le recul nécessaire pour philosopher sur la question du bien et du mal. Vous pouvez à grand-peine expliquer à un puma : ne mange pas cette mouffette, elle est gentille et a le droit de vivre. Pour les zombies, c'est pareille.

On pourrait débattre également sur le cannibalisme pendant l'apocalypse, mais comme dirait Testa dans L'Obscur : « l'éthique, c'est un luxe de personnes bien nourries ».

Non, ce qui affirme définitivement la certitude que l'être humain est un parfait connard, même pendant l'apocalypse, c'est l'esclavagisme. Les zombies ne réduisent pas les gens en esclave sexuel pour les dominer et les torturer. Des tortures qui peuvent durer de longues années. Si on croit que le propre de l'Homme c'est sa conscience ou son langage, je crois plutôt que l'Histoire de l'humanité a attesté depuis longtemps, que le Propre de l'Homme c'est sa capacité à asservir le moindre être vivant terrestre pour satisfaire sa malveillante médiocrité. Et il ne peut utiliser le prétexte de survie, car on peut survivre aisément sans esclave sexuel. Comme dirait l'autre, si tu as des besoins, tu as ta main. Et si éventuellement tu es manchot, tu peux toujours trouver des tas de trucs pour compenser, les sex-shop regorgent de gadgets brevetés liés à vos complaisances sexuelles, et je doute que ce soit la première boutique pillée lors de la Fin du Monde.

Passons au roman :
Sandra, bien vivante, se retrouve, à la suite de circonstance plus que surprenante, à vivre au milieu d'une horde de zombies, que ces derniers ont accepté parmi les leurs. Elle va devoir modifier complètement sa façon de vivre et va tenter peu à peu de les « éduquer ». Ce qui vous offrira 140 premières pages d'hilarités, et si comme moi vous lisez parfois en extérieur, vous subirez les regards étonnés des gens qui vous entourent à chaque éclat de rire.
Puis, on tombe dans le grotesque avec l'arrivée du personnage d'Andrea, qui parviendra à s'infiltrer dans la Horde, avant qu'elle (spoile)...
Et c'est à ce moment-là, qu'on retombe dans la réalité : pendant l'apocalypse zombie, vaut mieux être un zombie. Dès lors, on reviendra en arrière, lorsqu'Andrea arrive pour la première fois et émet préférer prendre le risque de se faire bouffer par un zombie, que de vivre parmi les vivants. Et malgré un ton très (très très) humoristique et parfois juvénile (on sent que la cible du roman est plutôt Teenagers), on s'aperçoit, de manière plus ou moins déguisé, que le message à l'encontre des êtres humains, est toujours le même, et il n'est pas très confiant. Parce que si on préfère être mort que vivant, lorsque l'on imagine la Fin du Monde, cela en dit long sur notre espèce.

Il me semble que le passage avec Sven était de trop. Peut-être que l'auteure a pensé qu'on n'avait pas assez compris que l'être humain est méprisable et complètement cinglé, et elle a eu envie de rajouter une couche ? Alors d'après moi, c'était une couche de trop. La fin est redondante, voir barbante. Je pense qu'elle aurait pu finir sans le passage de Sven.

En conclusion, le message du roman fait écho à beaucoup d'autres romans de zombies et l'auteure ne dérogera pas à la règle. La différence c'est qu'elle utilisera l'humour (beaucoup d'humour) et de références à la Pop Culture, pour se différencier des autres romans du même thème. C'est très visuel et si j'avais le blé, je l'adapterais au cinéma. Certains passages (notamment avec la chanson de Scorpion) m'a fait penser à la scène mythique de Little Monsters, lorsque l'instit chante « si t'as d'la joie au coeur » et que les zombies frappent dans leurs mains.


2. ZOMBIE BALL de Bacigalupi

Sous couvert de roman de zombies, c'est un excellent plaidoyer pour devenir végétarien ! Trois adolescents, des vaches, un abattoir, un fast-food. C'est simple, léger, cauchemardesque et drôle. Il cible plutôt un public adolescent cependant je me suis bien amusée. Un groupe d'ados découvrent que les vaches de la ferme-usine de leur patelin, mangent des choses particulières...






1. 1,2,3...ZOMBIES de Crapez


Ce roman est très très drôle. Evidemment c’est un roman de zombies, donc on assiste aux scènes gores qui accompagne cette catégorie de littérature horrifique (la pire reste celle du pervers russe). Mais c’est raconté avec tellement d’humour, que je le classe en chef-d’œuvre du genre. Dans le fond, l’histoire n’est pas tellement originale, mais c’est la forme qui est géniale ! Entre Flash info, anecdotes et stupidités humaines, tout est agencé pour que l’on soit surpris à chaque chapitre. Entre la scientifique biochimiste jalouse impulsive, la reine d’Angleterre alcoolique, les robots complètement nuls, l’émission de télévision monstrueuse pour faire du fric et une énorme malchance, on découvre un enchaînement de gags qui amènera ni plus ni moins la destruction de l’humanité. C’est comme si Idiocraty de Mike Judge faisait un enfant avec le Zombie de Romero. Tout simplement génial !!! Un grand merci à l’auteur, je me suis énormément amusée à lire ce roman.





Mention spéciale également pour la Nouvelle L'Odeur de la Campagne de Audebert : court mais efficace. 



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